Essoufflé(e) de vivre

Essoufflé(e) de vivre

Je sais, que tu trouves pu de place pour entreposer ta douleur en-dedans de toi. Que ton cœur, ton corps pis ta tête sont sur le bord de fendre tellement que tu te sens trop plein(e) de vide. Je sais. Ça te fait mal, plus que les autres fois, plus que les fois où tu pensais que ça se pouvait pas d’avoir plus mal.

Je sais.

Je sais que t’es fatigué(e), que t’as le goût de dormir tout le temps mais qu’on dirait que même le sommeil veut pas te donner le break que t’as besoin pour reprendre ton souffle. Ça donne l’impression que t’as aucun moyen de peser sur pause, pis tu t’étourdis toi-même à force d’avoir la tête qui spinne dans son désordre, sans jamais être capable de savoir par où commencer pour faire le ménage.

Je sais.

Je sais que tu vois pu clair, que tout à l’air d’avancer tellement vite autour de toi, pendant que t’as l’impression que c’est toute en-dedans de toi qui s’est arrêté. C’est essoufflant d’essayer de suivre quand t’as juste l’impression que le monde entier est en mouvement sans que toi tu puisses bouger, un peu comme si t’étais figé(e) dans le temps, pis pris(e) dans un corps qui t’appartient même pas.

Je sais.

Je le sais que tu te mets tellement de pression pis que ça t’écrase le chest un peu plus chaque jour. Tellement que ta propre perception de toi en vient à être complètement déformée de la réalité. Ça fait mal de se regarder dans le miroir, pis de même pas être certain(e) de se reconnaître ou de souvenir de qui on était avant de se sentir comme ça.

Je sais.

Je sais qu’au fond de toi t’as pas envie de souffrir seul(e), mais que tu te sens incapable d’être entouré(e) parce que t’es trop fatigué(e) de faire semblant. Pis je sais que t’as l’impression que tu dérangerais si t’en parlais, comme si t’étais un problème ou une source de négativité pour tout le monde.

Je le sais, pis je le comprends, mais c’est tellement pas ça. Tellement, tellement pas ça.

Si je pouvais juste te prêter mes yeux pour que tu puisses le voir à quel point tes grand(e), pis courageux(se) d’affronter tes émotions comme ça. Si tu pouvais te regarder pis le voir que c’est tellement humain et normal de devoir te déconstruire pour te reconstruire sur des bases plus solides à un certain moment de ta vie. Que oui, ça fait mal, esti que ça fait mal, mais que tu souffres pas pour rien en ce moment.

Tu souffres pas pour toujours, tu souffres parce que ton corps, ta tête, pis ton cœur te parlent. Tu souffres parce que t’es à un point tournant dans ta vie ou t’as simplement besoin de te choisir. Tu souffres plus que jamais, parce que c’est le signe que la vie t’envoie pour t’amener à utiliser ta douleur pis la transformer en quelque chose de tellement plus beau pis tellement plus grand que ce tu penses de toi. C’est toi-même qui te provoque pour te faire comprendre qui est temps de prendre soin de toi, pis de vouloir apprendre à t’aimer pour y goûter au bonheur, au soleil, aux rires pis à toutes les belles choses que t’arrives pu à ressentir.

Si tu voyais tout le potentiel que t’as, toutes tes forces qui attendent juste que tu te retrouves pour te faire tomber un p’tit peu + en amour avec des nouveaux morceaux de toi chaque jour.

J’te dirai pas que c’est une bonne chose que tu te sentes comme ça, parce que c’est la dernière affaire que tu veux entendre, pis ça me fait mal de savoir que t’as autant mal. Mais j’te promets qu’après que cette étape-là soit passée, tu vas remercier la vie pis te remercier toi-même de t’avoir confronter pour te sortir de ce chaos-là. Tu vas être tellement solide pis fier(e) de toi. Tu vas briller encore plus que toutes les fois où t’as déjà brillé(e), tu voudras pu jamais arrêter d’aimer les choses que t’aimes, pis t’accepteras pu non plus de te faire traiter et de te traiter avec moins de respect que ce que tu mérites.

Je le sais, parce que j’me suis déjà sentie comme ça, moi aussi. Pis j’me remercierai jamais assez d’être aller chercher les outils qui me manquaient  pour me reconstruire pis me réparer. J’me remercierai jamais assez de les avoir garder près de moi pis de continuer de vouloir les utiliser ces outils-là quand j’en ai besoin dans mon quotidien, parce que je sais maintenant que j’y ai accès. Pis ça, ça vaut plus que toute. 

Faque attends pas d’être prêt(e) pour commencer, parce que tu le seras jamais assez. Pis vas chercher les outils qui te manquent. Dis-le que ça va pas. Pas à n’importe qui. Dis-le à une personne de confiance ou à des gens qui existent pour aider les personnes qui se sentent comme toi, parce qu’il y en a tellement. T’es pas toute seul(e), y’a pleins de personnes incroyables que leur plus grande mission dans la vie, c’est de t’aider à aller mieux. Des gens qui te jugeront jamais pis qui te trouve déjà tellement précieux(se), sans même te connaître. Même que souvent, ces personnes-là savent exactement comment tu peux te sentir, parce qu’elles se sont déjà senties comme ça, elles aussi. 

Faque parles de comment tu te sens, pis minimise pas tes sentiments. T’as le droit de te sentir de même. Fais pas l’erreur de croire que c’est faible d’exposer tes émotions, pis d’aller chercher de l’aide pour aller mieux, parce que c’est la chose la plus courageuse et la plus grande que tu feras de ta vie. Sois fier(e). Imagine-toi qu’une personne que t’aimes se lève enfin debout pour se sauver en allant chercher de l’aide au moment où elle en a le plus besoin, imagine à quel point tu serais fier(e) d’elle.

Imagine que cette personne-là, c’est toi. 

💫

1866-APPELLE 

 

 

 

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