Les étapes du deuil

Te laisser partir.

Je le savais que te laisser partir allait être l’épreuve la plus difficile de ma vie

Mais je le savais pas qu’en te laissant partir, j’allais devoir laisser partir une aussi grosse partie de moi, pis que j’allais autant pas savoir je suis qui sans toi.

Je le savais que j’allais t’imaginer partout, pis être envahis de tous nos plus beaux souvenirs

Mais je le savais pas que j’allais devoir me répéter chaque heure, chaque jour que t’es pu là, parce que mon cerveau allait refuser tout simplement de recevoir l’information. Je le savais pas que j’allais avoir peur de me retourner pis de pas te voir à ce point-là, pis autant que ça. Je pensais pas que ça me ferait mal de même, chaque esti de fois.

Je le savais que j’allais avoir besoin de temps pour guérir, pis que j’allais devoir être patiente avec moi, mon cœur, ma patience pis mon énergie. Que j’allais devoir me prioriser, pis faire juste des choses qui me font du bien.

Mais je le savais pas que pendant toutes ces semaines-là, j’allais même pu savoir ce qui me fait du bien. Que j’allais avoir mal comme si le cœur me déchirait physiquement, pis que j’allais être en incapacité totale de faire rien d’autre que de ressentir ton vide.

Je le savais que t’allais pu être là, que j’allais pu pouvoir te voir ni te toucher. Ma logique le savait. Pis je savais que t’allais continuer d’être là à ta façon.

Mais je le savais comme pas en même temps, que ce serait pu jamais possible, que j’allais paniquer à l’idée d’espérer te revoir sans pouvoir, pis que j’allais avoir l’impression que t’étais pu là, nulle part, même pas dans le vent, les étoiles, même pas un p’tit peu. Comme si t’existais pu du tout.

Aujourd’hui ça fait 19 jours que j’apprends à vivre sans toi, pis ça commence à aller mieux.

J’ai encore des flash de toi à chaque endroit que je vas, mais j’ai arrêté de t’halluciner partout. J’ai recommencé à fonctionner, j’ai pu le cœur qui se brise à toutes les fois que je me retourne pis que t’es pas là.

Même que depuis quelques jours, j’ai l’impression que t’es un peu là avec moi, par moment. J’me demande si je suis folle, si j’invente tout par peur que tu sois pas là pantoute, mais au final, ça me fait tellement du bien, les quelques minutes où ça m’arrive.

Le monde dit que ça prend 21 jours pour ancrer une habitude, pis je pense qu’ils ont raison. Ça va bientôt faire 21 jours que je m’habitue à la vie sans toi.

Je recommence à faire des choses que j’aime, pis ma concentration revient tranquillement. J’essaie de vivre mes émotions à 100% faque j’ai souvent de la peine, mais ça me déchire moins qu’au début.

J’ai compris que t’es pas partie avec une partie de moi, c’est plus qu’on partageait cette place spéciale-là, toi et moi, pis j’me retrouve à l’habiter toute seule, maintenant. Ça me fait un peu peur encore, mais en même temps, ça me fait du bien d’avoir l’impression que je reste complète même si t’es pu là avec moi pour me remplir d’amour.

C’est ma job à moi maintenant, pis tu m’as tellement bien montrée comment le faire en plus.

Jte garderai tout le temps une place juste à toi, mais pas trop grosse pour me permettre d’avancer. Pis de toutes façons, on le sait toutes les deux à quel point l’amour que j’ai pour toi est incomparable et pure. Personne pourra jamais te remplacer. Je vais juste devoir leur trouver d’autres places pour les aimer d’une belle façon, eux aussi. 

Je te laisse enfin partir, pour nous.

Pis peu importe tes rendus où, je trouve qu’ils sont les plus chanceux de t’avoir (après moi, parce qu’on a eu le droit à toi nous aussi, pis t’as été le plus beau cadeau de la vie) . 🤍